Arabic War II : Le retour

Bonjour à tous,

A moins de ne pas avoir la télévision ou internet, tout le monde est au courant de ce qui se passe à l'heure actuelle dans les pays arabes. Du Maroc à l'Algérie (petite dédicace pour le 4-0) en passant par la Tunisie, la Syrie, la Libye, l'Égypte, le Yémen, l'Arabie Saoudite .... euh, non pas l'Arabie Saoudite. Le peuple s'est soudain soulevé d'un seul homme pour crier "Zut, flûte, crotte, chier !"

Les médias, fidèles à eux mêmes (ou à leur(s) patron(s)), nous ont sorti tout un tas d'expressions pour enjoliver ces évènements et nous faire croire à un mouvement spontané et légitime afin que l'opinion publique, c'est à dire le peuple ou ceux qui votent, puissent soutenir ces mouvements.

La palme revient certainement à la Tunisie avec "La révolution du jasmin". Combien de morts, de chômeurs, de bateaux de clandestins résumés dans une aussi belle expression ? Le jasmin c'est joli, cela sent bon et c'est tellement plus acceptable que de dire "coup d'état militaire" ou encore "putsch" ce qui revient au même. Il en est de même avec l'Égypte et sa "révolution du papyrus". Une fois de plus, les médias (ou leur(s) patron(s) il ne faut pas l'oublier) associent un symbole du pays au mot révolution. Et le tour est joué.

Les cas de la Syrie, du Yémen et des autres pays sont différents car d'une part ils n'ont pas encore abouti au renversement de leurs dirigeants mais d'autre part comme pour la Libye, la résistance des pantins en place contre leurs ex-associés à tourner à l'affrontement. Une bonne guerre comme il y a quelques années en Irak sur fond de guerre de libération avec toujours le méchant dictateur en toile de fond. Cela a marché avec Saddam et Gbagbo, cela marchera avec Kadhafi et les autres.

Je ne vais pas m'amuser à énumérer tout les faits d'armes de Ben Ali et de son clan ainsi que toutes les connections avec les différents gouvernements. Comme je ne vais pas faire le procès de Moubarak, la famille El-Assad, le clan Kadhafi .... D'abord parce que je fais ce que je veux comme dirai l'autre et surtout parce que cet article n'a pas pour but de faire le procès des méchants puissants. Il est donc inutile d'apporter les preuves de leur condamnation. Le tribunal pénal international s'en occupera en temps voulu, c'est prévu sur le planning de l'OTAN et de l'ONU.

Le but de cet article est ailleurs. Mais pour trouver où exactement je vais m'amuser un peu avec les mots. Enfin, un mot : "révolution". Que nous révèle l'étymologie du mot révolution ?

révolution : Nom formé à partir  de trois éléments latins :

• un verbe "volvere" qui signifie "rouler, faire rouler".
• un préfixe "re-"qui ajoute au sens du verbe l'idée suivante : "de façon à revenir à un stade précédent".
• un suffixe "-tio, ionis" servant à former des noms (qui donne"-tion" en français).

D'après son étymologie, ce mot signifie donc "  retour à un stade précédent ".
Source : http://www.ac-orleans-tours.fr/lettres/coin_eleve/etymon/hist/revol.htm 


La révolution au sens étymologique suggère l'idée d'un retour en arrière, en informatique on appellerai cela un reboot (de la matrice ??) ou une remise à zéro. En politique cela s'appelle une redistribution des cartes. Mais si l'on redistribue les cartes, cela signifierai que ce mouvement n'est pas spontané, qu'il a été organisé dans l'ombre puis mis à exécution ? Un complot ???? Ça y est, le mot est lâché. Mais pour en être sûr, il faut effectivement retourner quelques années en arrière, à l'époque de Lawrence d'Arabie. 

La première révolte arabe de l'histoire récente a eu lieu au sortir de la première guerre mondiale. Eh oui, ce que nous vivons aujourd'hui a déjà eu lieu. Sous une autre forme certes, mais dans le fond c'est la même chose car cela doit aboutir au même résultat : le contrôle du terrain et des ressources énergétiques. A l'époque, le but était clairement de renverser l'empire ottoman et de libérer la péninsule arabique de l'influence turque. Certainement parce qu'il n'était pas d'accord avec le projet de l'empire britannique. C'est d'ailleurs assez ironique de voir aujourd'hui la Turquie, héritière de l'empire ottoman, pleurée à Bruxelles pour pouvoir entrer dans le Club de l'Europe. 

Ce qui est marrant avec l'histoire, c'est que lorsque l'on consulte les livres d'histoires, on peut y lire tout un tas de fourberies, de trahisons, d'accords secrets et de coup d'états. Mais lorsque l'on parle au présent et que l'on analyse les situations actuelles, tout le monde semble nier l'évidence.

Alors pour vraiment ouvrir les yeux sur ce qui se passe dans les pays arabes et le fait que l'impérialisme américain redessine la région et redistribue les cartes en fonction de leur propres intérêts, il suffit d'ouvrir vos livres d'histoires à la page des "Accords Sykes-Picot".
Ou d'aller sur wikipédia : Les accords Sykes-Picot, sont des accords secrets signés le 16 mai 1916, entre la France et la Grande-Bretagne (avec l'aval des Russes et des Italiens), prévoyant le partage du Moyen-Orient à la fin de la guerre (espace compris entre la mer Noire, la mer Méditerranée, la mer Rouge, l'océan Indien et la mer Caspienne) en zones d'influence entre ces puissances, dans le but de contrer des revendications ottomanes.

L'histoire le dit clairement : accords secrets. Pourquoi n'y en aurait-il plus aujourd'hui ? Que cache ces fameuses révolutions ?

Il me faudrait plusieurs pages pour relater toute l'histoire mais sachez qu'à l'issue de la révolte arabe, les arabes ont compris à leur dépend qu'ils venaient de se faire entuber par les britanniques et les français. En effet, une fois les Ottomans vaincus, les britanniques se sont retrouvés face à leurs promesses. D'un côté, les arabes qui réclamaient leur état unifié, de l'autre les sionistes qui réclamaient leur état religieux (Israël), sans oublier les français qui réclamaient leur part.

Il suffit de regarder la carte du monde actuel pour constater qui a eu gain de cause. Israël a été crée, la famille Saoud règne sur les puits de pétroles d'Arabie Saoudite et le Qatar va organiser la coupe du monde au dépend de l'Angleterre. Comme quoi, tout arrive.

Il ne faut pas se leurrer, Moubarak, Kadhafi, Bachar El-assad, Ali Abdullah Saleh .... je n'ai aucune compassion pour eux. Leur seul tort, c'est d'avoir été les plus faibles chez les puissants. L'Otan, l'Onu ne sont que d'autres mots pour désigner les mêmes personnes qui ont depuis toujours initiés les conflits. L'histoire se répète simplement, c'est le principe d'une révolution. Ce qui me dérange, c'est que le peuple est assez fou pour croire à ces idées. Combien de personnes sont encore prêtes à mourir et se battre pour un drapeau, une nation, un pays, un gouvernement ? Qui gagne réellement à la fin ? Est-celui qui est mort au combat ? Est-ce sa famille ? Est-ce celui qui était caché dans l'ombre ?

Il faut que je me rende à l'évidence, je ne sais pas. Et je ne le saurai peut être jamais. Mais une chose est sûre, tant qu'il y aura des armes, il y aura des guerres. Et bientôt, il n'y aura plus besoins de soldats avec l'avènement des drones et des robots. L'industrie de la guerre a encore de beaux jours devant elle.

Je finirai cet article par un petit dicton très approprié : "Amis d'hier, ennemis d'aujourd'hui." Et aussi par la seul seul chose qui me vient à l'esprit pour exprimer ce que je pense des révolutions arabes : "Proouuutttt !!!!" .

Comme dirait l'autre : "Et une quenelle de 375 !".

A bientôt.